Land Art…
Cela faisait plusieurs mois qu’on avait dans nos cartons un documentaire de Thomas Riedelsheimer[1] sur l’artiste de Land Art, Andy Goldsworthy. Et puis, au détour d’une conversation avec un ami, ce sujet est abordé, il connaît le documentaire et l’artiste en question et m’en parle avec grand enthousiasme.
« ll faut que je regarde çà ».
Choc… Pas seulement des images mais du processus mis en lumière : l’artiste Andy Goldsworthy, par ses œuvres, rend non seulement hommage à un site mais le fait parler et nous rend accessible l’âme du lieu à travers des images. Chapeau…
Fragiles, éphémères et éternelles, ses œuvres, reflets de ce qui est invisible aux yeux, sont des ponts pour reprendre le dialogue avec la Terre et la nature en générale. Leur processus de création est long et incertain quand au résultat. Cela demande une totale implication et une observation profonde, beaucoup de cœur, de patience et de détachement.
Le Land Art fait parti de ces nouvelles voies en accord avec le besoin général de ralentir, d’écouter, de préserver, d’aimer, sans être dans une passivité oisive, ni en réactivité avec la société.
Depuis quelques années, j’organise des « sorties yamabushis », inspirées du nom de ces prêtres guerriers japonais qui marchent dans les forêts avec pour mission essentielle d’entretenir le lien avec les « kamis » du pays. Ils font du land art sans le savoir ou plutôt sans nécessité de le distinguer de leurs autres actions…
Si la finalité des sorties yamabushis n’est pas spécialement de « pratiquer du land art », ce sont des opportunités pour contribuer à créer des états de conscience où l’âme de la nature devient perceptible, la condition essentielle, il me semble, pour s’inscrire dans le processus de création du Land Art.
Quel bonheur si des dizaines, des centaines d’Andy Goldsworthy, organisaient des stages nature avec des classes d’enfants et d’adultes… Ne seraient- ce pas les plus beaux cadeaux à faire à nos enfants et à nous-mêmes ???
Dépêchons-nous, le béton, les routes et les champs d’agriculture industrielle décomposent toujours plus les paysages et avec la possibilité de pratiquer le Land Art.
Je vous invite bien sur à regarder ce documentaire, un des rares témoignages dédiés au beau dans le monde d’aujourd’hui.
[1] Rivers and Tides, documentaire en DVD de Thomas Riedelsheimer.